Comment je fais face à la déception

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Si vous devenez pasteur, vous ferez face à des déceptions.
Désolé d’anéantir votre idéalisme dès le départ, mais c’est la vérité. Les offrandes seront parfois d’un montant plus faible que celui des dépenses de votre église ; le message que vous aviez prévu de partager sera bien meilleur que celui que vous avez finalement prêché. Des gens quitteront votre assemblée pour les raisons les plus ridicules. Vos enfants et votre conjoint vous regarderont de travers lorsque vous arrivez à la maison à plat sur le plan émotionnel. La liste pourrait continuer ainsi encore bien longtemps, je vous le promets.
Mais la bonne nouvelle est que Dieu est à l’œuvre en notre faveur en tout temps dans les sphères invisibles et qu’il est bien conscient que tout ce qui ne se voit pas nous mettra de temps à autre en situation de détresse.
Le travail ne se passe pas tel que prévu. La maison ne se vend pas. Le mariage ne dure pas. Le fugueur ne revient pas. L’investissement ne rapporte pas de retours viables. Les circonstances éparpillent nos rêves et ruinent nos projets. Du moins, c’est ce qu’il nous semble. Nous ne pouvons simplement pas voir ce que Dieu voit. Nous ne pouvons savoir ce que lui seul sait. Et c’est ainsi que nous luttons. Nous admettons la déception. Nous initions un dialogue transparent avec notre Dieu. Mais, au bout du compte, que l’on parvienne à une résolution ou pas, nous en revenons au même vœu : « Je ne m’éloignerai pas. Je te fais confiance, Père. Vraiment. Et même si je ne comprends pas ce que tu fais, je sais que tu me guides sur le sentier de la justice. Je suis déçu mais je ne suis pas abattu, Seigneur. Tu es toujours Dieu, et tu es bon ».
Ces temps-ci, j’en apprends un peu comment laisser Dieu être Dieu dans ma vie. D’abord, je réalise maintenant que je suis plus vulnérable aux sentiments d’insécurité et de déception lorsque je traverse une saison de changement important. La critique n’est jamais agréable. Mais elle inflige une douleur particulière lorsque que je fonctionne en dehors de ma routine normale. Durant une semaine typique, j’ai des systèmes mis en place afin de rester connecté à Christ, ma famille, mes amis, mon personnel et mes objectifs quant aux finances, à la santé, et à la croissance. Mais imposez-moi un nouveau rôle, une nouvelle ville, une nouvelle maison et tous ces systèmes en prennent un coup. C’est alors que je perds mon équilibre. Je suis indécis. Je doute de moi-même. Je suis fatigué. C’est alors que Satan aime frapper. Le simple fait de savoir quand être sur mes gardes vis-à-vis de mon ennemi m’aide à parer son coup prévisible.
Ensuite, je suis en train d’apprendre qu’il est sécurisant d’être à plusieurs. Pour être plus spécifique, plus je peux côtoyer des gens sécures, qui connaissent leurs capacités et leurs limites et qui sont courtois, plus ces tendances commencent à déteindre sur moi. Les gens qui sont sécures vivent libres de toute anxiété et de la peur. Ils sont solides, inébranlables, fermes. Et ils m’enseignent à vivre comme eux.
Je suis marié à la personne la plus sécure que je connaisse. Pam et moi-même avons traversé certains des traumatismes et des crises les plus importants auxquels un couple peut avoir à faire face, et pourtant elle demeure posée, stable et pleine de bon sens. Lorsque j’arrive à la maison chaque après-midi, je sais que je vais pénétrer un environnement marqué par la paix. Il y a bien peu de tension et de remue-ménage chez les Boyd, parce que ma femme a fait preuve de diligence sur le front de l’insécurité. Elle a combattu les batailles nécessaires afin d’en sortir sécure et forte. Comme vous pourriez l’imaginer, c’est un cadeau énorme que d’être marié à quelqu’un de semblable.
Une troisième chose que j’apprends est qu’il est très difficile de rester déçu de quelqu’un ou d’une circonstance pour laquelle vous priez régulièrement.
Je devrais clarifier ici que par « prier pour quelque chose » je ne signifie pas « demander à Dieu de les frapper d’une mauvaise infection d’ulcères suintants ». Il y a une chanson de country qui passe à la radio ces temps-ci qui commence par une ballade de repentance. Un gars au cœur brisé se trouve assis dans une église un dimanche, dévasté par le départ de sa copine qui l’a laissé. Pour la première fois de sa vie, il est vraiment disposé à entendre les conseils d’un prédicateur sur ce qu’il devrait faire.
« Tu ne peux continuer à haïr ceux qui t’ont fait du mal », dit le prédicateur ce dimanche-là à l’église. « Parfois, on se met en colère, mais nous devons ne pas condamner. Laissez le Seigneur qui est bon faire son œuvre, et priez simplement pour eux. »
Le gars décide donc de suivre la voie la plus noble et prie pour la fille qui lui a brisé le cœur — que ses freins de voiture lâchent, qu’un pot de fleurs lui tombe d’un rebord de fenêtre sur sa tête, que son anniversaire arrive sans que personne ne l’appelle et que ses rêves ne se réalisent jamais.
Pas tout à fait le type de prière dont je parle.
Et ensuite, une quatrième leçon, même si elle semble plus banale que les trois premières : une bonne nuit de sommeil fait des merveilles lorsque vous luttez contre la déception.
Avant de répondre sur Facebook ou Twitter ou par courriel, ou que vous soyez tenté de prendre le téléphone et d’attaquer, allez vous coucher. Je suis sérieux. Passez une bonne nuit de repos et réévaluez les choses à la lumière d’une toute nouvelle journée. Passez un temps dans le silence. Joignez vos mains à celle de votre conjoint ou votre enfant ou votre chien et chantez « Kumbaya » s’il le faut. Faites ce qui vous aide à vous recentrer afin que Dieu ait l’opportunité de vous parler. Remarquez à quel point votre colère a diminué. Remarquez comment votre perspective a changé. Remarquez comment votre passion à vouloir rédiger une note acerbe a plutôt été remplacée par le désir de restaurer la relation.
Copyright © 2014 par Brady Boyd. Utilisé avec permission.