La face cachée du leadership spirituel

Je définis le leadership spirituel comme étant le fait de savoir la place que Dieu a prévu pour une personne en particulier, mais aussi de pouvoir se soumettre à Dieu pour emmener cette personne où Il la veut. Pour se faire, il faut être dans une attitude spirituelle et vivre d’une façon qui glorifie Dieu et honore son nom. Le but du leadership spirituel est donc que les hommes connaissent Dieu et le glorifient dans tout ce qu’ils font. Il ne vise pas tant à diriger les personnes qu’à les transformer. Si nous voulons devenir les leaders que nous devons être, nous devons viser à former les personnes plutôt qu’établir des plans. Les personnes peuvent faire ce que vous leur demandez, mais si leurs cœurs ne sont pas changés, vous ne les avez pas dirigés spirituellement. Au final, vous ne les avez pas menés là où Dieu les veut.
Nous avons tous la responsabilité de « diriger » dans certaines de nos relations. Dans ce billet, mon souci tourne autour des idées reçues quant aux qualités requises pour être un leader spirituel excellent.
Le leadership spirituel est composé de deux cercles, l’un tourné vers l’intérieur, l’autre vers l’extérieur :
- La partie interne du leadership spirituel sont les changements qui doivent avoir lieu dans l’âme, avant d’arriver à la base du leadership. C’est le minimum vital. Les chrétiens doivent, dans une certaine mesure, comprendre certaines choses. Une fois remplis de dévotion et ayant acquis une ferme conviction, ils mèneront l’autre vers des leaderships forts.
- La partie externe comprend les qualités qui différencient le leader spirituel de celui qui n’en est pas un. Mon but est simplement d’expliquer et d’illustrer les composantes de ces deux cercles.
1. Aider les autres à glorifier Dieu
Le but ultime de tout leader spirituel est que d’autres glorifient Dieu. C’est-à-dire qu’ils ressentent, pensent et agissent de façon à magnifier le véritable caractère de Dieu. Selon Mathieu 5 : 14-16, un moyen crucial pour un leader chrétien d’amener d’autres à glorifier Dieu, est d’aimer amis et ennemis de la même manière ! « Vous êtes la lumière du monde. Une ville au sommet d’une colline n’échappe pas aux regards ». Mathieu 5 : 14-16 (BDS) : « Il en est de même d’une lampe : si on l’allume, ce n’est pas pour la mettre sous une mesure à grains : au contraire, on la fixe sur un pied de lampe pour qu’elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison.C’est ainsi que votre lumière doit briller devant tous les hommes, pour qu’ils voient le bien que vous faites et qu’ils en attribuent la gloire à votre père céleste ».
Ce passage montre qu’il existe une attitude et une façon de vivre tellement différente, que, lorsque celle-ci se manifeste dans ce monde déchu, elle confirme l’existence d’un Dieu glorieux, digne de confiance, d’un Père céleste. Quand la promesse de Dieu « je prends soin de vous et je vous accompagne » saisit notre coeur, nous ne succombons plus à l’appel du gain, de la peur ou de l’orgueil. Au contraire, nous manifestons l’amour de Dieu et l’envie que les autres soient libérés. Avec tous nos exemples, le monde devra admettre que celui qui nous donne espoir et vérité existe et qu’il est glorieux !
2. Aimer pareillement amis et ennemis
Comment avoir un amour assez fort pour prier pour ses ennemis ? La réponse se trouve dans l’Écriture (c’est le 3e étage du cercle intérieur) : c’est faire confiance à Dieu, espérer en ses promesses, qui dirigent naturellement vers l’amour. Galates 5 : 6 déclare : « Car pour ceux qui sont unis à Jésus-Christ, ce qui importe, ce n’est pas d’être circoncis ou incirconcis, c’est d’avoir la foi, une foi qui se traduit par des actes inspirés par l’amour. »
Quand nous croyons vraiment à la bonté de Dieu, immanquablement cela se transforme en amour. Colossiens 1:4 (BDS) « En effet, nous avons entendu parler de votre foi dans le Christ Jésus et de votre amour pour tous ceux qui appartiennent à Dieu. Cette foi et cet amour se fondent sur ce qui fait votre espérance et que Dieu vous réserve dans les cieux ».
En d’autres termes, lorsque nous sommes rempli d’espoir, nous sommes libérés des peurs qui nous empêcheraient d’exprimer cet amour spontané. Donc, un leader spirituel est quelqu’un qui accorde une grande confiance à la souveraineté de Dieu. Il est prêt à tout pour son bien. Autrement il tombera obligatoirement dans le piège consistant à manipuler les circonstances et à exploiter les personnes. Le but étant de se mettre à l’abri du besoin, mais aussi de construire un futur heureux, qu’il n’est pourtant pas certain que Dieu donne.
3. Méditer et prier la Parole de Dieu
En tant que pêcheurs, comment pouvons-nous avoir confiance en Dieu ? Romains 10:17 (BDS) « La foi naît du message que l’on entend, et ce message c’est celui qui s’appuie sur la parole du Christ ». Psaumes 119:18 (BDS) « Ouvre mes yeux pour que je voie les merveilles de ta Loi ! ». Ces deux textes mis à la suite montrent que la foi en Dieu a pour origine : sa parole. Lorsque nous entendons la parole de Dieu, spécifiquement quand nous prêchons Christ, en qui toutes les réponses sont « oui », nous sommes émus et sentons son appel à lui faire confiance. Ce n’est pas automatique. Nous devons prier que nos yeux soient ouverts au sens véritable de la Parole de Dieu. Le leader spirituel doit être une personne qui médite la parole de Dieu et qui prie pour être spirituellement éclairé. Autrement, sa foi se détériorera son amour s’étiolera, personne ne sera touché et personne ne glorifiera Dieu grâce à lui.
4. Reconnaître son impuissance
Finalement, nous devons nous demander pourquoi passer du temps à être ouvert à la parole de Dieu. La réponse ? À cause du besoin que l’on a de reconnaître notre impuissance. La racine de tous les leaderships spirituels c’est le désespoir. Jésus fit l’éloge de l’homme qui déclara « Dieu, aie pitié de moi, un pêcheur ». À propos de son propre ministère, Jésus déclarait « Les bien-portants n’ont pas besoin de médecin ; ce sont les malades qui en ont besoin. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs ». Ce qui signifie que le leadership spirituel commence par la reconnaissance et l’acceptation de notre état de malade. Nous avons besoin d’un docteur.
À partir du moment où nous posséderons cette humilité, nous serons prêts à lire l’ordonnance du médecin. Lorsque nous lisons les promesses magnifiques qui sont pour ceux qui font confiance au grand médecin, notre foi grandira en force et notre espoir s’affermira. Et quand notre foi et notre espoir seront solides, toutes les barrières à l’amour, telles les convoitises et la peur, seront balayées. Lorsque nous devenons prêts à risquer nos vies (même pour nos ennemis), quand nous devenons indulgents, dévoués à faire le bien autour de nous plutôt que chercher notre propre gloire,… À partir de cet instant les gens comprendront et rendront gloire à notre Père qui est aux cieux.
La conséquence de ce cercle externe du leadership, c’est que pour diriger vous devez être devant vos paroissiens durant les études bibliques et la prière. Je pense qu’il n’y a pas de succès spirituel sans avoir passé un temps considérable dans la prière et la méditation des écritures. Les leaders spirituels devraient se lever plus tôt que personne afin de rencontrer Dieu. Ceux-là consignent probablement un journal avec leurs idées, leurs lectures et leurs prières. Ceux-là voudront certainement toujours continuer à lire des livres concernant la Bible (par exemple ceux de J.I. Packer, Paul Little, John Stott et une dizaine d’autres auteurs) et sur la prière (par exemple les huit livres d’E.M. Bounds). Ils voudront sûrement aussi prendre régulièrement une demi-journée de repos, avec un carnet et un livre de chant.
Oui, si vous voulez être un bon leader, vous vous devez de quitter la foule pour aller voir Dieu !
Seconde partie de cet article : ici.
Traduit de http://www.desiringgod.org/resource-library/articles/the-marks-of-a-spiritual-leader
By John Piper. ©2013 Desiring God Foundation. Website : desiringGod.org